Comment écrire un discours convaincant?

Pour captiver son auditoire, être un bon orateur ne suffit pas. Il faut également que le texte soit adapté au public devant lequel il va être prononcé et être bien structuré : le propos doit se construire de façon logique et les transitions doivent être clairement identifiables.
3 trucs pour écrire un bon discours
1/Ayez un message clair...
Le cerveau se laisse convaincre plus facilement par les choses simples, les règles évidentes : ce qui est simple est plus efficace. Donc faites des phrases courtes, claires et adoptez un vocabulaire simple.
Utilisez chaque fois que s'est possible des formulations positives, car les négations ne sont pas captées par l'inconscient.
Limitez le nombre des messages, au maximum deux. Plus c'est simple, plus les lecteurs ou les auditeurs ont de chance de les mémoriser.
2/ … un fil rouge, (l'idée-clé)
C'est ce qui permet d'amener avec fluidité les transitions entre les différentes parties du discours.
La première phrase doit accrocher l'intérêt du lecteur. C'est dès ce moment que l'idée clé doit apparaître. Plusieurs techniques sont efficaces : le coup de poing sous la forme d'une affirmation provocatrice, la question qui interpelle, l'humour, le paradoxe.Voici quelques exemples :
« Soldats de ma vieille Garde, je vous fais mes adieux. Depuis vingt ans, je vous ai trouvés constamment sur le chemin de l'honneur et de la gloire. » Napoléon, les adieux de Fontainebleau.
« J'écris des chansons pour chanter, un peu comme un oiseau. Je chante moins bien qu'un oiseau ». Georges Brassens
« La gloire, Messieurs, frappe de rayons bien inégaux ceux que vous distinguez. J'aurais mauvaise grâce à m'étonner de ces variations qui vous sont parfois reprochées puisque c'est à elles que je dois d'abord d'être aujourd'hui parmi vous. » Discours de réception de Jean d'Ormesson à l'Académie française.
Reprenez l'idée-clé dans chacune des parties du discours, soit sous des formes différentes, soit au contraire en usant de la répétition. Qui ne se souvient pas du « Yes we can », martelé par Barrack Obama ?
Rappelez l'idée-clé dans la conclusion, en offrant une piste d'action pour la mettre en œuvre ou en la reformulant de manière percutante. Un exemple, le discours d'Aristide Briand sur la séparation de l'église et de l'Etat :
Introduction : « Le 10 février dernier, vous avez déclaré, à une forte majorité que les circonstances ayant rendu inévitable la séparation des Églises et de l'État, la discussion et le vote de cette réforme s'imposaient de toute nécessité, dans cette session même.(...) Conclusion : Le mois dernier, vous avez reconnu que la situation appelait une solution rapide et que la seule qui fût à la fois raisonnable et conforme aux intérêts et à la dignité de la République, c'était la séparation des Églises et de l'État. »
3/ Et utilisez les figures de rhétorique.
Un bon discours se reconnaît à la présence de métaphores, de citations, de mises en situation et d'exemples. Ces éléments sont extrêmement efficaces pour capter l'attention et la conserver. Les maîtres de l'éloquence savent également utiliser à bon escient les silences, les répétitions, les assonances et les allitérations.
Métaphores et apologues permettent d'ancrer le message dans l'inconscient des lecteurs ou des auditeurs. Exemple, le discours de Jean-Jaurès contre la guerre : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage ».
Les fausses questions dont la réponse sera donnée implicitement par les lecteurs permettent de les faire réfléchir : « Ne pensez-vous pas qu'il est grand temps d'abolir la discrimination sexuelle ? »
Quant à l'injonction, elle vise à pousser à l'action. Surtout utilisée par les publicitaires - « Demandez dès aujourd'hui votre exemplaire gratuit ! » - elle doit être employée avec précaution dans le cadre d'un discours classique afin de ne pas donner de l'orateur une image autoritaire et intransigeante.
L'hyperbole qui consiste à exagérer une situation a pour but de susciter une émotion., plus encore si elle intervient sous forme de métaphore : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », Jacques Chirac, discours d'ouverture du sommet de la Terre à Rio.
Conclusion : Lorsque le moment sera venu de dire – et non pas lire – votre texte, attention à la congruence entre les mots et le « non-verbal » (les gestes) ! S'ils ne sont pas en accord, votre message sera brouillé, pire, il sera rejeté car venant d'une personne jugée peu convaincante, dissimulatrice voire insincère.